30 mars 2006

 

Vu du Terrain, le CPE ...

Infos grève à la Fédé, du 28 mars du SDAS 22.

Impressionnante manifestation à St Brieuc, sous la banderole SDAS Cgt-FO 22 (non à la précarité, un vrai travail-un vrai salaire, stop au CPE).

Nous avons quadruplé le nombre de nos manifestants du secteur social.
Manifestants FO à St Brieuc : (présence massive des ateliers d’insertions plus de 6, un centre de formation de pré-qualif. entièrement bloqué et des copains des Mouettes, des 4 Chrs du 22, les éduc de rue, la Boutique logement social, l’Udaf, l’Adapei, des Aides à dom…).

J’en étais presque ému.
C’est surtout parce que nous tenons des AG de section régulièrement depuis le début de la lutte et que nous tractons le plus possible dans les boites, sur la base de nos revendications, que les copains nous rejoignent.

Le slogan : Non à la régression sociale, sinon c’est la grève générale… Retrait, retrait du CPE … a été plus que entonné.

Continuons la lutte.
Toutes nos amitiés de syndicalistes.

Pour le bureau du SDAS 22
Eric Le Courtois

29 mars 2006

 

Arras, le 27 mars 2006.

Lettre à nos parents,
un texte écrit par les lycéens d’Arras en lutte :
Lycées Carnot, Gambetta, Robespierre, Guy Mollet, Savary, Jules Ferry, Le Caron et Lycée Agricole.

Chère Maman, cher Papa,

Depuis quelques semaines, avec un grand nombre de mes copains et de mes copines, mais aussi avec d’autres jeunes des autres lycées, je demande le retrait du CPE.

Au début, je ne savais pas très bien ce qu’était le CPE mais maintenant je suis sûr-e que ce contrat première embauche va me nuire pendant des années.

Sur nos pancartes, il est inscrit « jetable », savez vous qu’un employeur aura la possibilité de me licencier à n’importe quel moment, par une simple lettre et sans explication à fournir.

Sur nos pancartes, il est inscrit « exploitable », comment me sera-t-il possible de refuser, de dire Non, de réclamer ou de simplement parler franchement, puisque la porte sera toujours entrouverte pour me mettre dehors.

Il me sera impossible de demander une augmentation de salaire, ou des améliorations de mes conditions de travail.

Il me sera impossible de revendiquer ou de signer la moindre pétition, c’est terrible.

Toi Maman et toi Papa, dans ton entreprise, tu es considéré-e.

Moi avec un CPE, je serais pendant deux ans voire plus, absent-es des effectifs.

Je n’aurai pas le droit de vote pour les élections professionnelles ni pour les Prud’hommes.

Pire, si je travaille dans une entreprise avec un comité d’entreprise, mon salaire ne sera pas inclus dans le calcul de la masse salariale. C’est-à-dire que je vais là encore pénaliser les autres salariés.

Avec le CPE, le licenciement ne donne pas droit à une indemnité basée sur un pourcentage du salaire pendant les six premiers mois.

Avec le CPE quand on est licencié, on touche d’abord une prime de 8% des salaires perçus (CDD 10%) et 480 EUR pendant deux mois puis plus rien, et encore, il faut quatre mois de présence. Et entre deux CPE, la période ne peut être inférieure à 2 mois.

Dans ce cas, vous comprendrez que je serais encore à la maison pendant quelques années, et j’espère que vous accepterez de m’accueillir même si cela n’était pas prévu.

De même si je veux acheter une voiture, il faudra que vous vous portiez caution et de payer les traites du crédit si je suis licencié-e même si le motif est intolérable et « bidon ».

Pourtant, les fins de mois sont difficiles et les factures de plus en plus lourdes.

Le CPE est un des articles d’une Loi, c’est la Loi Borloo sur l’égalité des chances.

Drôle de nom pour une Loi qui divise et qui rend les salariés-es jeunes inégaux face aux autres, les plus de 27 ans et 11 mois.

Dans cette Loi, d’autres articles ; le contrat emploi senior qui est un CPE mais pour ceux de 56 à 59 ans.

Il y a aussi le retour du travail des enfants à 14 ans dans l’apprentissage et pire encore le retour de la possibilité de travailler de nuit à partir de l’âge de 15 ans.

Et plein d’autres mesures menaçantes sont dans cette Loi.

Ma chère maman, mon cher Papa, la situation est grave.

Avec la mise en place de cette Loi, c’est tout le Droit du et au Travail qui est remis en cause.
Ils ont commencé par la jeunesse, mais la suite rapide sera la remise en cause de tout le Code du Travail et des Statuts.

C’est la remise en cause de votre CDI.

La lutte que je mène aujourd’hui, c’est pour toi maman et pour toi papa, et peut être que vous ne le saviez pas.

La jeunesse a montré l’exemple de son courage et de sa détermination, pourquoi pas vous ?

Les syndicats de salariés, d’étudiants, de lycéens, appellent à la grève partout et à venir manifester.

Je souhaite que toi Maman, toi Papa, que Mamie et Papy, vous m’accompagniez pour être encore plus nombreux et montrer des familles unies et solidaires face à l’arbitraire et à la régression sociale.

Alors faites la grève et rendez vous tous ensemble à la manifestation, place de la gare d’Arras.

La jeunesse est face à un danger et elle a réagi, elle n’a pas été écoutée, aux parents de réagir.
Dites le à vos amis et vos collègues.

Voilà, vous savez tout. Alors, Maman, Papa, je compte sur vous pour m’aider et me sauver des griffes de l’injustice sociale anti-jeune.

Et même si sur ordre, les proviseurs envoient des lettres, si les professeurs principaux menacent par téléphone, sachez que nous ne sommes pas paresseux-ses, mais que nous sommes en lutte pour notre avenir, alors que le leur est bien assuré et qu’ils n’ont rien à perdre d’autre que leur dignité.

Votre enfant qui vous embrasse très fort.

 

DERNIERS COMMUNIQUES FORCE OUVRIERE

CPE : Nouveaux soutiens de syndicats en Europe

Après les messages de soutien déjà reçus (dont la CES et FGTB – Belgique, LO – Norvège, TÜRK-IS – Turquie, CGT – Grèce, UIL – Rome, DGB – Allemagne, LO – Suède), plusieurs autres syndicats en Europe ont fait part à leur tour de leur solidarité.

Le CMKOS (République Tchèque) affirme son soutien pour « nos efforts pour empêcher de précariser la situation des jeunes ».

Solidarnosc (Pologne) exprime son soutien pour nos actions « visant à l’ouverture de négociations sur l’emploi et au retrait du CPE ».

L’UGT (Espagne), dont une délégation de jeunes sera présente dans la manifestation du 28 mars à Paris, affirme « son soutien aux syndicats français pour leur demande de retrait du CPE », considérant que « le problème de l’emploi des jeunes ne passe pas par la réduction de leurs droits ».

La CGIL (Italie) a également envoyé un message de soutien, ainsi que le syndicat des employés de bureau (HK) affilié à LO en Norvège qui relaie le soutien déjà affirmé de sa confédération, ou encore le secrétariat européen de l’OGB L et de LCGB (Luxembourg).

Au-delà, le Président de l’Histadrout (Israël), Ofer Eini, fait part lui aussi dans un courrier adressé à Jean Claude Mailly, de sa solidarité considérant avec FO que la « décision unilatérale concernant le CPE et le CNE, associée à la mise en place d’un CDD Seniors» aboutiraient à créer « une économie fondée sur la précarité et l’insécurité ».

Paris, le 28 mars 2006

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CPE : manifestations de soutien en Hongrie et Slovénie

Deux confédérations syndicales ont informé FO qu’elles avaient organisé des manifestations de soutien dans leur pays.

Ainsi, l’Association des Syndicats Libres de Slovénie et les Organisations d’Etudiants de Slovénie ont réuni 100 représentants, devant l’Ambassade de France à Ljubljana, le 24 mars.

Une délégation des syndicats LIGA de Hongrie a déposé le 28 mars une pétition à l’Ambassade de France à Budapest dans laquelle ils se déclarent « solidaires avec les organisations étudiantes et syndicales françaises qui ont appelé à une grève générale interprofessionnelle en France ».

Les Syndicats LIGA estiment « que la flexibilisation du marché de travail risque de déclencher des procédés dangereux, surtout, si l’on considère qu’aujourd’hui, en Union européenne, un nouveau CDI sur deux est non traditionnel mais atypique ».

« Cette dernière forme de contrat rend les salariés encore plus vulnérables et servis à la merci des employeurs » ajoutent les syndicats LIGA.

Paris, le 29 mars 2006

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Les métallos allemands durcissent le ton et entament des grèves.

Sept semaines de discussions, aucun résultat: dans les négociations salariales de la métallurgie allemande, le syndicat IG Metall passe la vitesse supérieure.

Plus de 10.000 métallos ont entamé ce mercredi des grèves d'avertissement, qui sont appelées à s'étendre en cours de journée.

IG Metall réclame 5% d'augmentation de salaire pour les 3,4 millions de salariés de la métallurgie, et entendici comme ailleurs, en finir avec la retenue salariale.

Pendant près de 10 ans, les métallos ont accepté des hausses de salaire modérés au nom de la sauvegarde de l'emploi.

Résultat: leur pouvoir d'achat a stagné, "et cela n'a pas conduit à ce que ne serait-ce qu'une seule entreprise renonce à rationaliser", c'est-à-dire licencier et délocaliser, a tempêté M. Peters.

(Voilà bien pourquoi, la lutte contre le CPE, est bien fondée en France …).

Après avoir opposé une fin de non-recevoir, le patronat allemand de la métallurgie s'est prononcé mercredi en faveur d'une "solution rapide".

"Notre industrie a des engagements envers des clients dans le monde entier, c'est pourquoi nous devons arriver à des solutions rapides", a déclaré M. Kannegiesser.

Simultanément, une grève de la fonction publique s'éternise dans le sud-ouest du pays et une vague de protestation provient des médecins, dont 30.000 sont descendus dans la rue la semaine dernière.

"Je vois dans nos rangs, que les métallos se solidarisent de plus en plus avec (le syndicat de la fonction publique) ver.di", a souligné M. Peters.

 

MAIS QUI N’EN VEUT DU CPE ?

L'ACTEUR PIERRE RICHARD EST CONTRE LE CPE !

"Je pense qu’un étudiant, un lycéen peut se tromper mais quand des centaines de milliers de jeunes sortent dans la rue, ils ont forcément raison. Et il faut les écouter...

Quand j’entends dire qu’ils sont manipulés par les partis ou les syndicats, c’est une insulte à leur égard.

Un type de 20 ans est suffisamment intelligent et évolué pour savoir ce qu’il doit penser de sa condition future.

Ces jeunes sont ceux qui prendront les décisions demain et dire qu’ils sont le jouet d’une quelconque organisation n’est que mépris envers eux.

Entre la psychorigidité du gouvernement et la détermination des jeunes, où tout cela va-t-il?

Il est clair qu’aujourd’hui le gouvernement va essayer de casser le mouvement mais le risque est que tout s’aggrave encore plus.

Pas comme en 1968, qui était une révolution romantique, avec des slogans poétiques comme "Il est interdit d’interdire" ou "Sous les pavés, la plage".

Aujourd’hui, la révolte est plus désenchantée, plus austère.

Mais si le mouvement reste toujours aussi fort, je ne vois pas comment le gouvernement peut s’en sortir sans céder.

Et si, pour 10.000 jeunes, il a 100 casseurs, cela veut dire qu’eux aussi ont des problèmes qui sont sûrement d’une autre nature.

Parce que le CPE n’est pas l’unique souci"

(lundi 27 mars 2006)

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L'ACTRICE AMERICAINE SHARON STONE DIT NON AU CPE

Le mouvement anti-CPE a reçu un soutien de charme inattendu.

De passage à Paris, Sharon Stone a déclaré "comprendre tout à fait les raisons des manifestations" anti-CPE. "La loi est clairement inadaptée.

Les gens ont le droit de savoir pourquoi ils sont embauchés ou virés", a-t-elle ajouté, lors de la conférence de presse organisée dans un grand hôtel parisien pour la promotion de son film.

"Il n'est pas juste de se servir de la faiblesse" des gens qui sont au chômage, s'est émue l'actrice, qui s'exprimait en anglais. "Même si je suis blonde ou peut-être parce que je suis blonde, je me bats pour ces choses évidentes".

"Je comprends tout à fait les raisons de ces manifestations", a déclaré Sharon Stone avant d'ajouter : "Il faut que la paix et ceux qui veulent la paix s'expriment à travers les mots" et non par "la colère".

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LE CHANTEUR MANU CHAO : le CPE est "inadmissible".

Le chanteur franco-espagnol Manu Chao a estimé dimanche que le Contrat premier emploi (CPE), le nouveau contrat d'emploi pour les jeunes contesté depuis plusieurs semaines en France, était "inadmissible" et il s'est réjoui de la mobilisation des dernières semaines.

"Cette loi est inadmissible. Il y a des droits sociaux acquis après des années de lutte.

La logique voudrait que ces droits sociaux s'étendent par exemple aux pays d'Amérique latine.

Ce qui se passe, c'est le contraire, c'est l'Europe qui va se retrouver avec les droits sociaux des pays d'Asie et d'Amérique latine", a-t-il déclaré dans un entretien (avec l'AFP).

"La machine ne va pas dans le bon sens", dénonce le chanteur, avant de donner un concert à Mexico, dernière étape d'une tournée de plus d'un mois en Amérique latine.

Les nombreuses manifestations en France, qui protestent contre la précarité instaurée par le CPE, ont rattrapé Manu Chao pendant sa tournée. "La France donne signe de vitalité, c'est rassurant. Quand on va revenir en France, on va plonger dans la marmite", dit-il avec un large sourire.

Interrogé pour savoir s'il avait l'intention de participer à des concerts de soutien au mouvement de protestation anti-CPE, l'ancien chanteur de la Mano Negra, habitué des rendez-vous altermondialistes, a répondu: "les occasions ne vont pas manquer".

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Les Français, aussi, rejettent le CPE.

(Enquête Ipsos, réalisée auprès d'un échantillon représentatif de 959 personnes, le 25 mars, au lendemain de l'échec de la réunion de Matignon avec les syndicats de salariés, pour Le Monde et France 2 pour l'émission "Mots croisés").

On y relève que le contrat première embauche suscite un rejet massif des Français, plus marqué encore que la réforme d'Alain Juppé sur la Sécurité sociale en décembre 1995, même si M. de Villepin bénéficie pour l'instant du soutien de l’électorat de droite comme centriste.

En synthèse, 63 % des Français désapprouvent-ils la décision de maintenir le CPE, contre 53 % en 1995 pour le maintien du plan Juppé. (A l'époque, 44 % des Français se disaient favorables au maintien de la réforme de la "Sécu", à comparer aux 34 % actuels pour garder le CPE).

Le rejet est marqué chez les ouvriers, les employés et les salariés du public et "l'électorat de la majorité en 1995 était beaucoup plus unanime dans son soutien au plan Juppé", rappelle Pierre Giacometti, directeur général d'Ipsos-France.

M. de Villepin a beau avoir expliqué dès le début de la crise sur le CPE qu'il ne resterait pas "droit dans ses bottes", il est jugé non convaincant dans sa volonté de concertation avec les syndicats par 63 % des Français, un score comparable à celui obtenu par Alain Juppé (62 %), auteur de la fameuse expression en 1995.

Le gouvernement est jugé responsable du blocage par 59 % des Français (80 % de la gauche parlementaire) tandis que 26 % (58 % de l'électorat UMP) pensent que la faute en revient aux syndicats.

Seuls 4 % des Français souhaitent que le CPE soit maintenu en l'état y compris à droite ou ce score n'atteint que 8 %.

26 mars 2006

 

RETRAIT DU CPE ET SANS CONDITION !



Vous savez, au niveau de la professionnalisation et de la qualification, le CPE fera des ravages dans un secteur fauché comme le nôtre.

Et puis, il y a la question de l'élimination du CNE qui lui aussi, est un contrat de précarité.

N'avons-nous que cela à proposer aux Jeunes pour prendre notre suite ?

Serons-nous tous bientôt des Travailleurs pauvres dans l'Action sociale ?

Alors quand même J. Chirac s'y met pour que nous réussissions le 28 Mars.

A nous de faire maintenant,
Tous sur le pont !!

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