01 juin 2006

 

Quand les Maires, le Conseil et Mme Royal envisagent la prévention de la délinquance

Les maires du Forum Français pour la Sécurité Urbaine se sont réunis mardi 30 mai, à Saint-Denis, notamment pour actualiser leur manifeste 2004 des villes pour la prévention et la sécurité dans le cadre du projet de loi de prévention de la délinquance.

Selon eux, les maires "participent au rappel de la règle collective, aux côtés de la communauté des adultes (parents, enseignants, éducateurs, animateurs,...), mais ne souhaitent pas que cette compétence s'allie avec un pouvoir de sanction", ce qui les positionne clairement vis-à-vis des
compétences qui leur seraient déléguées par le procureur de la République et le pouvoir de sanction qui leur serait attribué.

Ramant à contre-courant du projet de loi élaboré par M.Sarkozy, les maires du FFSU de toutes les tendances politiques, souhaitent également, entre autres, "que la mise sous tutelle des prestations familiales continue de relever de la compétence judiciaire", tout en réaffirmant le rôle essentiel des parents dans l'éducation.

Le texte précise également que "les polices municipales, là où elles existent, ne doivent pas se substituer à la police et à la gendarmerie ou en devenir des organes supplétifs".

Il souligne pareillement l'importance du partenariat entre tous les acteurs de la prévention et de la sécurité, sur la base d’un échange d'informations, qui doit "être organisé et généralisé", mais sans que les maires soient "destinataires de toutes les informations dont peuvent être détenteurs les services de prévention et de sécurité". L’information ainsi partagée doit être strictement nécessaire, pertinente, non exhaustive et servir tout autant l'intérêt de la personne que l'intérêt public.

Enfin, les maires refusent d’emblée de mettre une nouvelle fois la main à la poche, car ceux-ci "exigent que toute attribution de compétence en matière de prévention soit accompagnée d'une compensation financière de l'État".

Ce positionnement important des maires regroupés au sein du manifeste du FFSU rejoint en ces matières, celui de l'Association des maires de France (AMF), qui s'était ainsi prononcée, le 10 mai, à l'issue d'un colloque sur le nouveau rôle du maire :

"Le rôle d'animateur et de coordinateur de la politique de prévention de la délinquance, que les maires sont prêts à assumer dans un cadre partenarial, ne doit pas conduire celui-ci à exercer des responsabilités et des compétences qui relèvent d'autres acteurs : police, justice...".

De son côté, le Conseil supérieur du travail social (CSTS) qui rassemble tous les acteurs de l’action sociale, a formulé, le 17 mai dernier, un avis où, par la voix de sa commission éthique et déontologie, il "tient à exprimer fermement ses plus grandes inquiétudes et réserves, en raison de la situation qu'il impose à l'intervention sociale, tant dans ses fondements et ses enjeux que dans ses pratiques".

Le Conseil s'est inquiété notamment du "rôle central" donné au maire alors que "le département est 'chef de file de l'action sociale'", selon la loi du 13 août 2004, en craignant en particulier "des confusions de pouvoir extrêmement dommageables".

Autre préoccupation : l'avant-projet de loi Sarkozy "atteint le sens même du travail social", estime le CSTS, en dénonçant la logique d'un signalement systématique au maire de "toutes les personnes en difficulté sociales, éducatives ou matérielles", qui deviendrait "un maillon essentiel (...) d'un dispositif dont la finalité dite sécuritaire est en fait répressive et judiciaire".

Quant à Mme Royal, qui connaît au moins le CSTS parce qu’elle l’a fréquenté lorsqu’elle a accompli sa période ministérielle, a annoncé en Seine-Saint-Denis, le 31 juin, qu’elle recommandait la manière forte pour lutter contre la délinquance des jeunes.

«Il faut une autre politique, beaucoup plus ferme». Telle un docteur Knock patenté à Neuilly-sur-Seine, elle a donné son diagnostic : «Il faut trouver une réponse de masse à un système de production de délinquance de masse». C’est pas malin, car maintenant, on a peur.

Elle a aussi préconisé la "mise sous tutelle des allocations familiales" et un "encadrement à dimension militaire".

Cette fille d’officier, après avoir versé une larme (de crocodile) sur la suppression du service militaire, a poursuivi : "Si l'on veut donner une nouvelle chance aux jeunes au premier acte de délinquance, il faut des systèmes d'encadrement à dimension militaire, avec des actions humanitaires, des orientations vers l'apprentissage des métiers, avec le passage du permis de conduire et le réapprentissage de la citoyenneté".

"Il faut épauler les familles, ne pas les disqualifier et quand les incivilités se multiplient, avoir un système d'obligation pour les parents de faire des stages dans des écoles de parents, avoir des systèmes de mise sous tutelle des allocations familiales, comme c'est le cas aujourd'hui, mais dans des logiques éducatives de réinsertion des parents", a encore dit Marie-Ségolène Royal.

Elle a préconisé un système de "tuteur des collégiens", "c'est-à-dire qu'il y a dans les classes deux adultes au lieu d'un, l'enseignant qui transmet le savoir et un adulte qui établit la discipline".

On lui conseille donc de recruter des flics en pré-retraite pour ce faire, car cerise sur le gâteau, elle a fait savoir, il y a quelque temps, qu’elle n’était pas non plus pour que les salariés soient trop tôt pensionnés.

Avec la candidate socialiste préférée des Français (dixit des sondages), allons-nous bientôt voir resurgir les cages à poules, les châtiments corporels et les bagnes d’enfants ?

Le progrès social est en marche (vers 2007), disent les médias …

Pour ce qui la concerne, la FNAS-FO n'a pas attendu la pré-campagne électorale pour se situer nettement en totale solidarité avec les familles massivement victimes de la société que les dirigeants passés et actuels nous ont fait, pour se positionner en faveur de l'intérêt à long terme des jeunes et pour soutenir le travail accompli par des professionnels remarquables.

Dès le congrès de novembre 2005, la FNAS-FO, a élaboré ses résolutions, en allant dans ce sens. On peut toujours en prendre connaissance sur le Blog fédéral.

This page is powered by Blogger. Isn't yours?