11 mai 2006

 

Loi sur la protection de l'enfance "très rapidement" au Parlement.

Surfant sur l’actualité, et faisant feu de tout bois pour attirer l’attention ailleurs que sur lui, M. de Villepin a annoncé ce 11 mai 2006 :

- que le gouvernement présenterait "très rapidement" au Parlement "des mesures de prévention de la délinquance" ainsi que de "nouvelles mesures de protection de l'enfance" et
- qu'il présiderait le 24 mai prochain, le comité interministériel de prévention de la délinquance afin de "valider" (à lui tout seul ?) le projet de loi sur la prévention de la délinquance, dont M. Sarkozy est l’auteur "avant l'été" en Conseil des ministres.

Jouant plus sur le registre de l’émotion que sur le respect des familles et de la mémoire des deux derniers enfants décédés, Madison et Mathias, innocentes victimes de cette société inhumaine, le Premier ministre a annoncé (une fois de plus et d’autres avant lui) qu'il fallait "mieux protéger nos enfants partout sur notre territoire", à l'issue d'une réunion interministérielle à Matignon à laquelle participaient MM. Sarkozy (Intérieur) et Bas (Famille).

Assimilant délibérément protection de l'enfance et prévention de la délinquance, il a déclaré qu’il voulait s’occuper des « messages violents sur internet ou dans les jeux vidéo" (un logiciel de contrôle parental serait désormais proposé "automatiquement et gratuitement" à leurs abonnés par les fournisseurs d'accès à internet), et renforcer les sanctions contre les auteurs de violences.

M. Bas avait présenté la semaine dernière en conseil des ministres, la version finale d'une réforme de la protection de l'enfance, sorte de patate chaude de l’État envoyée aux Présidents de conseil général, visant à renforcer le signalement des enfants en danger, (via la création d'une "cellule départementale de signalement", composée strictement de professionnels tenus au secret professionnel, et joignable par un numéro d'appel accessible exclusivement à d'autres professionnels) renforcer la prévention et diversifier la prise en charge.

Si ce projet de réforme rappelle que l'aide sociale à l'enfance est le référent principal, elle réaffirme simultanément que la justice, devra être saisie mais en cas de "danger manifeste".

Par ailleurs, une section spécialisée dans la lutte contre les violences aux mineurs serait créée dans le nouvel office de lutte contre les violences aux personnes qui vient d'être créé et les mineurs seront systématiquement entendus dans les procédures judiciaires dès lors que c'est leur intérêt.

On l’aura bien compris, pour obtenir un changement, les moyens supplémentaires en hommes et en matériel étant strictement comptés (au point d’être symboliques sinon dérisoires), les professionnels de l’ASE sont priés de croire sinon au miracle et en tous cas à la formidable mobilisation des pouvoirs publics, après Outreau, Angers, ou ces deux derniers meurtres, …





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