11 mai 2006

 

Le privé, pour l'emploi, c’est pas mieux, sauf pour les poches de certains :

Alors que les résultats des premières expérimentations sont peu probants, le régime d’assurance-chômage compte étendre à plusieurs dizaines de milliers de personnes le reclassement par des sous-traitants puisque l’ANPE s’est vu retirer par le pouvoir en place, en janvier 2005, le monopole du placement des demandeurs d’emploi.

Pourtant plusieurs syndicats y sont hostiles, d’autant qu’en toile de fond, le contrôle administratif des chômeurs continue d’aller bon train.

Près de 10 000 demandeurs d’emplois présentant «un risque aigu de chômage de longue durée» ont été confiés à cinq prestataires privés :
- l’Australienne Ingeus/ 6 000 personnes à reclasser de février 2005 à juillet 2008,
- l’intérimaire Adecco/ 2 000 chômeurs à rendre au boulot de mai 2005 à octobre 2006,
- Altedia/ 550 demandeurs d’emploi à faire embaucher d’ici décembre 2006,
- et BPI/ 550 à recaser entre mai 2005 et janvier 2007,
- et enfin Etap'Carrières/ 600 chômeurs à replacer entre mars 2005 et juillet 2006,
le tout sur sept sites expérimentaux dans les régions Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Rhône-Alpes, Alsace et Ile de France.

Les prestataires sont payés «au résultat», en fonction des reclassements opérés, sachant que le coût par chômeur reclassé, représente pour l’UNEDIC, entre 3 600 et 6 000 euros.

D’après un bilan d’étape de l’UNEDIC, sur 7 013 allocataires passés par ces dispositifs à la fin du mois de janvier dernier, 2 897 d’entre eux ont accédé au moins une fois à l’emploi, soit un taux d’accès à l’emploi de 41 %.

En se référant aux informations connues, il a été constaté que 41 % des allocataires ont eu accès à un CDI (dont des CNE), 11 % à un CDD de plus de six mois (dont 12 % d’intérim), 46 % à un CDD de moins de six mois (dont 40 % en intérim). Pour 2 % d’entre eux, il s’agit de création ou de reprise d’une entreprise.

Interrogés sur ce qui leur a permis de retrouver un emploi, 33 % des allocataires ont cité les relations personnelles et 20 % les démarches personnelles.

Seulement 18 % d’entre eux ont cité le référent du prestataire privé.

Au vu de ces lamentables résultats, FO a fait savoir que «ce pré-bilan est incomplet car on manque d’éléments de comparaison avec les dispositifs proposés par l'ANPE (un reclassement par cette Agence coûte environ 800 euros), en terme de durabilité des emplois retrouvés, notamment par rapport à l’offre valable d’emploi.

Le résultat des sous-traitants est tout aussi peu concluant si l’on admet qu’un conseiller ANPE assure le suivi de 130 à 140 personnes alors qu’un référent d’un de ces prestataires privés n’en suit qu’une cinquantaine.





<< Home

This page is powered by Blogger. Isn't yours?