23 avril 2006

 

Les AGF suspendent, le Ministre supprime ...

Les AGF suspendent leur projet "AGF Excellence santé", une complémentaire santé haut de gamme.

Le service –de luxe- à ces personnes est le suivant : les 200 meilleurs médecins pour un millier de cadres dirigeants, capables de payer (ou leur entreprise), cette somme rondelette.

Pour une cotisation annuelle de 12 000 euros - 4 000 euros pour le conjoint et 2 000 euros par enfant - l'assuré privilégié est orienté dans des délais rapides vers les meilleurs spécialistes du secteur conventionné.

Gilles Johanet, directeur général adjoint des AGF chargé de la santé, qui fut conseiller de Pierre Mauroy à Matignon, entre 1983 et 1984, et qui dirigea la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM) pendant huit ans, de 1989 à 1993 et de 1998 à 2002, est à l'origine de ce projet.

Dans un communiqué, publié vendredi 14 avril, l'assureur français (qui n’a pas décidé d'abandonner ce projet) a fait savoir que certains aspects de ce projet suscitant incompréhension et émotion, puisqu'est mise en cause sa compatibilité avec les principes et le fonctionnement de notre système de soins et avec la déontologie médicale, se donne un temps supplémentaire de réflexion dans un esprit de concertation pour tenir compte des sensibilités qui se sont exprimées.

Parmi d’autres, le secrétaire général de l'ordre des médecins, avait notamment rappelé l'article 7 du code de la santé publique, qui stipule que "le médecin doit écouter, examiner, conseiller ou soigner avec la même conscience toutes les personnes, quelles que soient leur origine, leurs mœurs et leur situation de famille".

A lieu de suspendre le projet, ils feraient mieux de l’abroger en s’inspirant d’une expérience récente …

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Pendant ce temps, les Hôpitaux ...
se ferment par blocs entiers ...

Le ministre de la santé (M. X. Bertrand, assureur dans le civil) est fier du respect de son budget et du rapport qui préconise la fermeture de 113 blocs opératoires et un rapprochement avec le privé.

Mais il a suspendu la condamnation des 113 blocs chirurgicaux dont la fermeture a été recommandée «sans délai» dans un rapport, dévoilé la veille dans la presse, du Conseil National de la Chirurgie (CNC), instance mise en place par en juin 2004 par le ministre de la Santé d’alors, M. Philippe Douste-Blazy, promoteur de la réforme de l’assurance maladie.

La principale raison invoquée par ce «rapport sur la chirurgie publique» commandé par l’actuel ministre serait la «qualité des soins», laquelle, bien entendu, a un coût que ne peuvent se payer les hôpitaux asphyxiés par la rigueur budgétaire découlant du Pacte de stabilité européen et du désengagement de l’État des services publics.

Ainsi le plan d’économie de 560 millions d’euros imposés au secteur hospitalier que dénonçait déjà le 8 mars dernier la Fédération des services publics et de Santé de FO. Un «sous-financement délibéré», selon la Fédération des Hôpitaux de France (FHF).

Et puis, sans surprise, on trouve dans les préconisations du «rapport Vallancien» des regroupements public-privé.

L’argumentaire et les propositions sont d’ailleurs sensiblement les mêmes que pour les fermetures de maternités. Service après service, le service public de santé se délite, le maillage s’élargit, la proximité s’éloigne, la désertification progresse. On est en plein dans l’application méthodique et, sans états d’âmes, du plan Hôpital 2007.

Ce plan prévoit notamment les partenariats publics-privés à l’instar de ce qui se passe déjà en Grande-Bretagne ou au Canada, où le président du « Collège des médecins » vient, il y a peu, de préconiser, pour rentabiliser du matériel coûteux, de, ni plus ni moins, louer les blocs opératoires au privé le soir et les week-ends !

Et pourquoi pas aux sommités de « l’excellente AGF » ?





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