24 mars 2006

 

CPE : Des Nouvelles Fraîches :

>>> Déclaration des Secrétaires généraux ou Présidents des cinq confédérations syndicales réunies le 23 mars 2006 :

Les Secrétaires Généraux ou Présidents des cinq confédérations syndicales CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT et CGT-FO réunis ce jour ont décidé ensemble de la suite à donner au courrier qu'ils ont reçu du Premier Ministre.

Ils entendent lui faire part des motifs pour lesquels ils sont opposés au contrat première embauche.

Ils réaffirment leur demande de retrait du CPE avant d'engager tout dialogue ou toute négociation sur l'emploi, la précarité et l'avenir des jeunes.

Ils demandent à rencontrer ensemble le Premier Ministre dès demain, vendredi 24 mars 2006.

Les cinq confédérations estiment que le dénouement de la crise actuelle passe par l'écoute de la part du gouvernement des douze organisations syndicales engagées dans l'action contre le CPE depuis maintenant deux mois.

Les cinq confédérations participeront demain à la rencontre prévue de l'ensemble des organisations syndicales de salariés, d'étudiants et lycéens pour confirmer leurs positionnements face à leurs différents interlocuteurs gouvernementaux et poursuivre de façon unitaire la mobilisation engagée.

Elles réaffirment leur appel à une journée d'action interprofessionnelle le 28 mars 2006, avec arrêts de travail, grèves et manifestations.

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>>> FO réaffirme que l’objectif est clairement le retrait du CPE.

Le 21 mars au soir, le Premier Ministre faisait connaître qu’il n’y aurait ni retrait, ni suspension, ni dénaturation du CPE.

Le 23, il se dit « sans a priori » pour dialoguer « au-delà du CPE », ce qui ne relève pas de la transparence ou de la clarté.

Alors, quelle est réellement son intention ?

Pour le Secrétaire Général de Force Ouvrière, Jean-Claude MAILLY, il est en tous cas évident que l’objectif est clairement le retrait du CPE.

La loi ne se négocie pas et c’est dans cette perspective que se préparent les prochaines mobilisations, dont l’appel à la grève et aux manifestations du 28 mars.

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>>> CNE : Maintenant voici que le gouvernement contrôle les juges !

Fait rarissime : la Chancellerie vient de donner des instructions aux parquets sur le suivi des contentieux engagés devant les Prud’hommes sur les CNE.

Dans une circulaire datée du 8 mars, le Ministère de la justice demande expressément aux procureurs non seulement de suivre toutes les procédures prud’homales relatives au CNE, de lui en faire rapport mais aussi et surtout d’intervenir aux audiences pour rappeler les termes de l’ordonnance du 2 août 2005 sur le CNE, pour limiter strictement le contrôle des juges et même pour faire appel des décisions prud’homales.

Force Ouvrière dénonce cette pression du politique sur la justice, violant ainsi la séparation des pouvoirs.

La volonté du gouvernement est très claire: placer la justice sous contrôle (et notamment la justice prud’homale que le gouvernement juge très certainement pro-salariée, alors que pourtant les conseils de prud’hommes sont composés paritairement d’employeurs et de salariés), défendre à tout prix sa législation sur le CNE en contrôlant et en limitant les interprétations qui pourraient en être faites par les juges.

Cette injonction du ministère de la justice revient à instaurer au civil un contrôle du parquet, jusque là réservé au pénal.

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>>> Après celui de la population, voici le soutien du syndicalisme international.

Nous vous informons que nous avons reçu des messages de soutien d’organisations syndicales en Europe (FGTB - Belgique, FNV Jeunes - Pays Bas, UIL Rome – Italie) et que le Président du DGB, Michael Sommer, ainsi que la Présidente de L.O Suède, Wanja Lundby-Wedin, ont fait part, lors du Comité exécutif de la CES le 14 mars dernier, de leur remerciement et soutien pour ce combat, indiquant que les gouvernements de leurs pays réfléchissaient à des dispositions comparables.

La CES quant à elle, vient de publier un communiqué affirmant « le soutien de l’ensemble des syndicats européens aux initiatives et actions des syndicats français, pour le retrait du contrat première embauche, en France ».

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>>> La sondagite aussi :

Deux tiers des Français restent favorables au retrait du contrat première embauche (CPE) :

C'est ce que révèle un sondage CSA pour i-Télé, publié ce vendredi dans le Parisien.

Au total, 66% des personnes interrogées se prononcent pour le retrait de la mesure gouvernementale visant à lutter contre le chômage des jeunes ;

Le sondage a été réalisé par téléphone les 21 et 22 mars auprès d'un échantillon de 951 personnes.

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>>> L’ENA envahie :

Hier, 23 mars, à Strasbourg, une centaine d'étudiants et lycéens, chômeurs et salariés ont occupé la cour de l'Ecole Nationale d'administration (ENA) pendant une heure.

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>>> Mais pas encore la Bourse :

Le CAC 40 poursuit sa hausse, prenant 0,90 % mercredi soir, après avoir dépassé les 5.200 points.

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>>> Le CPE vu par la presse d’aujourd’hui :


Pour "Aujourd'hui en France/Le Parisien", "le CPE est mort".

L'Humanité pense que le Premier ministre "est aujourd'hui dans la nasse". S'il espère "pouvoir jouer sur la division... il fait chou blanc".


Les Dernières Nouvelles d'Alsace interrogent : "le Premier ministre a-t-il d'autre choix que la capitulation en rase campagne".

Il faut dire, écrit Libération Champagne, qu'il n'avait pas d'autre choix, car "son attitude était purement kamikaze."

"Observez le retour du sourire chez Nicolas Sarkozy", constate le Progrès.

Dans Le Courrier Picard, on lit : "Dominique de Villepin a commencé à manger son chapeau"

Et dans L'Yonne Républicaine, de Villepin "ressemble désormais à une baderne épuisée" dont le rétablissement paraît plus hypothétique".

Jean Daniel écrit dans le Nouvel observateur :

"Apprenant la crise de la Bastille en 1789, Louis XVI demande : "C’est une révolte ? - Non Sire, lui répond La Rochefoucauld-Liancourt, c’est une révolution."

En 1968, de Gaulle s’abandonne à évoquer la "chienlit" des jeunes sur leurs barricades. Non, répond Malraux un peu plus tard, c’est une crise de civilisation.

Aujourd’hui, on nous parle d’une mobilisation contre la précarité. On a envie de répondre : nullement. C’est le cri d’une détresse nationale."

Et de s'appuyer sur Jacques Marseille pour affirmer : "Un nouveau tiers état aux frontières élargies conduit les "abrités" d’hier à rejoindre les "exposés" d’aujourd’hui alors que notre système social avait tout fait pour les opposer en maintenant les anciens clivages.

Ceux des parents qui n’ont pas peur pour eux-mêmes ont peur pour leurs enfants.

Les classes moyennes qui constituaient les "catégories médianes" garantes de l’apaisement ont été touchées de plein fouet par le soudain ralentissement de la hausse des revenus.

Jacques Marseille rappelle que ce n’est plus la position sociale qui décide des fractures de notre société "mais l’exposition ou non aux risques nouveaux introduits par l’avènement du tout-marché".





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