21 février 2006

 

Un pavé dans le marigot de la précarité.

Ou une pierre dans la mare du gouvernement.

Sur fond de mobilisation contre le CPE se poursuit, un rapport sur l'insertion professionnelle des jeunes diplômés a été médiatiquement dissimulé, car il appelle à faire du CDI la forme normale d'embauche.

En effet, à l’heure où le Chef du gouvernement, avec le Contrat Première Embauche (CPE), entend précariser encore davantage les jeunes sur le marché du travail, un rapport sur l'insertion professionnelle des jeunes diplômés lui suggère bien au contraire, de faire du «contrat à durée indéterminée» la «forme normale d'embauche». (*)

Une pierre dans le jardin de Matignon, qui doit faire face à la poursuite de la mobilisation des opposants au CPE.

Pour répondre aux difficultés d’emplois des jeunes diplômés, «les solutions ne sont ni du côté de la fuite en avant vers la professionnalisation des études, ni dans la multiplication des mesures incitatives pour favoriser l'embauche des jeunes», insiste ce rapport issu d’un groupe de travail dirigé par Henri Proglio, P-D.G de Veolia.

Ce document remis mercredi dernier au ministre délégué à l'Emploi, Gérard Larcher, déplore que «près de trente ans de "mesures jeunes" ont fini par ancrer dans les esprits la conviction que l'on ne peut, sauf exception, débuter sa vie professionnelle sans bénéficier d'une mesure incitative, comme si l'essentiel, pour l'employeur et le jeune, n'était pas d'accepter de prendre en commun le risque d'un parcours durable dans l'entreprise.

C’est pourquoi et à contre-courant du plan de lutte contre le chômage des jeunes promu par le Premier ministre, M. de Villepin, les auteurs du rapport appellent à changer les comportements en «revalorisant le contrat à durée indéterminée comme forme normale d'embauche».

Pour faciliter le recours au CDI plutôt qu’à une autre forme de contrat, ils préconisent la mise en place d’un «système de modulation des cotisations au régime d'assurance chômage» en fonction du type de contrats.

Ce rapport conforte à sa manière la fronde des étudiants et lycéens pour faire échec à l’institution du CPE.

Des milliers de Jeunes maintiennent la pression et continuent de battre le pavé un peu partout en France.

«Le mouvement est ascendant, il est croissant (…). Même si on souffre un peu de la problématique des vacances, on va essayer de faire monter la mayonnaise et de continuer à faire pression jusqu'au 7 mars», a expliqué au Nouvel Observateur, le président de l’UNEF, Bruno Julliard.
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(*) Chacun connait le contrat à durée indéterminée (CDI), le contrat à durée déterminée (CDD) et, vaguement, l'intérim. Mais avec ces 3 contrats, vous n’avez pas fini de dresser l’inventaire des modalités d'embauche.

Car il existe en France 38 formes de contrats de travail différents, 27 régimes dérogatoires et une dizaine d'organisations du temps de travail.

Ajoutez-y un nombre infini de clauses juridiques et trente ans de gestion sociale du chômage…
Voilà, pour certains, le secret de notre flexibilité.

Dans ces conditions, (sauf à vouloir tuer le système du contrat de travail et au-delà entamer l’euthanasie du Code du Travail), fallait-il rajouter le contrat nouvelle embauche (CNE) et de sa version «spéciale jeunes», le contrat première embauche (CPE) ?

Surement, NON. Voilà pourquoi, pour tous les Salariés de l’Action Sociale, pour les Jeunes professionnels qui y seront recrutés demain, pour les Usagers à prochainement réinsérer, il nous faut obtenir le retrait du CPE et l’abrogation du CPE et autre Contrat Senior.





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