21 février 2006

 

APPEL à TOUS LES TRAVAILLEURS de l’ACTION SOCIALE

Non à la précarité !

L’annonce par le gouvernement de la mise en place du CPE (autrement dit du Cadeau Pour l’Employeur) pose des problèmes de méthode et des questions de fond.

C’est : je (le chef du gouvernement) décide puis ils (les ministres) consultent.
Mais on imagine mal un ministre remettre en cause ce que le premier d’entre eux a décidé.

Le CPE est un clone du CNE. Alors que ce dernier concerne tous les salariés pour les embauches, pour le moment dans les entreprises de moins de vingt salariés (5 700 000 salariés), le CPE concerne lui sans restriction, tous les moins de 26 ans (7 800 000 jeunes) quel que soit leur niveau de qualification ou de diplôme et quelle que soit la taille de l’entreprise (de la TPE à la multinationale).

Surtout, comme pour le CNE, on pourra licencier un salarié sans justifier le motif du licenciement, ce qui confère à l’employeur un droit arbitraire.

Que se passera-t-il à l’issue de la période d’essai de deux ans pour celles et ceux qui n’auront pas été virés avant ?

Imaginons la pression que subira, pendant la période d’essai de deux ans, un salarié, s’il n’accepte pas ce que lui ordonne ou suggère l’employeur. La porte sera grande ouverte.

On nous dit, par ailleurs, que la période d’essai de deux ans sera diminuée des périodes de stages et de CDD dans l’entreprise. Mais si le jeune salarié a déjà eu un CDD, le CPE n’est plus une première embauche!

De fait, contrairement au discours sur la défense du «modèle social français», le gouvernement s’inspire du modèle anglo-saxon de dérégulation du contrat (et du Code) du travail.

Rappelons, par exemple, qu’au Royaume-Uni, compte tenu de l’opt-out (système dérogatoire à la durée maximale européenne du travail), les candidats à l’embauche n’ont pas le choix : ils acceptent la dérogation ou ils vont voir ailleurs.

Ajoutons, enfin, que le Premier ministre a annoncé la «réforme» du contrat de travail, par exemple en faisant du CNE le Contrat de Travail Unique, ce que réclame déjà le patronat.

Qui plus est, toute embauche de jeune de moins de 26 ans permettra à l’entreprise une exonération totale de cotisations sociales, soit une confiscation supplémentaire des cotisations patronales devant alimenter la sécurité sociale ! Et avec une potion aussi amère que les CPE, CNE, Contrats Seniors, il y a de quoi être malade !

Ce CPE introduit une véritable discrimination sur l’âge. Avoir moins de 26 ans justifierait un contrat de travail spécifique. In fine, ce CPE n’est rien d’autre qu’un «Contrat Pour l’Employeur» et un «Contrat Précaire Etudiants».

Avec le CPE comme pour le CNE, c’est la fin programmée pour le CDI. La précarisation permanente conduira à la destruction des garanties négociées, dans les conventions collectives et grâce au Code du travail.

Salariés, Retraités, Chômeurs, Jeunes de l’action Sociale, nous sommes tous concernés.

Agissez avec la FNAS FORCE OUVRIÈRE :

Non à la précarité !
Retrait du CPE, abrogation du Contrat Senior et du CNE !
Défense du Code du Travail et du Contrat à durée Indéterminé !
Plus de salaires, moins de précaires.





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