29 janvier 2006

 

Tour d'horizon Force Ouvrière ... Tour d'horizon Force Ouvrière ...

>>> Emploi des « seniors » :

Le ministre délégué à l'Emploi, Gérard Larcher, vient de présenter à la presse un plan d’action relatif à l'emploi des seniors, sorte d’avant-projet de loi devant permettre, selon le gouvernement, de parvenir à l'objectif européen de 50 % des 55-64 ans en activité d'ici à 2010 (contre 37,3 % en 2004).

Dévoilé dans le cadre d’un groupe de travail qui réunissait pour la deuxième fois des représentants du patronat et des syndicats, il comporte une vingtaine de mesures parmi lesquelles figurent la suppression progressive d’ici 2010 de la contribution Delalande, l’extension du cumul emploi-retraite (surcôte portée de 3% à 5 %) et la création d'un CDD spécifique aux seniors.

Ce plan a provoqué des réactions contrastées des syndicats.

Reprenant une disposition du projet d’accord interprofessionnel, le plan gouvernemental envisage de mettre en place un CDD pour les chômeurs de plus de 57 ans. Un contrat atypique de 18 mois maximum, renouvelable une fois (soit 36 mois, le double de la durée normale d’un CDD).

Cette mesure avait suscité les craintes des syndicats, notamment de FO qui avait alors décidé de réserver sa réponse quant à la signature, prévue fin février, dudit projet d’accord.

Le 14 octobre dernier, Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, s’inquiétait ainsi d’une possible extension du «champ d'application» de ce CDD en changeant par exemple l'âge des destinataires.

Et ce n’est pas le «mélange des genres» fait lundi par le Premier ministre entre le CDD senior et le futur «contrat première embauche» destiné aux jeunes de moins de 26 ans, qui va faciliter l’adhésion de FO au projet d’accord.

Hormis la CGT, qui s'était déjà prononcée contre ce texte, les autres syndicats avaient repoussé également leur signature dans l’attente des discussions sur le plan du gouvernement.

Mardi, la CFE-CGC a annoncé qu'elle parapherait le texte, estimant que ce plan «s'inscrit» dans «sa continuité».

De son côté, la CFTC s’est déclarée «sensible à la mise en exergue des mesures décidées en octobre».

En toute logique, elle devrait donc signer le projet d’accord et même être précédée par la CFDT.

>>> INDÉCENCE :

L’accentuation de la précarisation préconisée par les organisations patronales et imposée à la hussarde par le gouvernement commence à provoquer des réactions, prélude à des mobilisations fortes, dans les organisations étudiantes et de salariés.

Il est vrai que le gouvernement pressé par les échéances électorales et la compétition qui s’exacerbe dans ses rangs, doit multiplier les effets d’annonce et manipuler les statistiques du chômage pour donner un semblant de crédibilité à son action.

Il est vrai aussi que les ricaneurs de tout poil expriment leur sérénité et leur volonté inébranlable d’aller jusqu’au bout expliquant que le monde a changé, qu’il faut savoir s’adapter et accepter plus de flexibilité.

Certains patrons viennent même jusqu’à la télévision affirmer avec des sanglots dans la voix que licencier est un crève-cœur.

Au delà, de ces postures traditionnelles de plus en plus indécentes et qui ne rapprochent pas les salariés des patrons, la riposte s’impose.

Pourtant, les entreprises et le pays s’enrichissent et d’une certaine manière l’allongement de la durée de la vie en atteste.

Des marges existent pour répondre aux revendications et stopper cette fuite en avant.

>>> CONSTITUTION EUROPÉNNE :

Dans son intervention du 31 décembre 2005 le Président de la République a souligné le temps fort qu’a constitué le rejet par le peuple français du projet de constitution européenne.

C’est une évidence.

Au delà de ce constat la tentation demeure forte pour ceux qui ont défendu le projet de faire rentrer par la fenêtre ce qui a été repoussé à la porte par les citoyens.

>>> BEURK, L’EUROPE (SUITE) :

Les Européens, pessimistes, ne croient guère aux réformes libérales préconisées par Bruxelles pour améliorer leur situation économique et sociale, selon une enquête remise en septembre à la Commission européenne, qui n'en a fait aucune publicité.

"Pour une grande majorité d'entre eux, les citoyens interrogés ont une vision pour le moins morose de la situation de l'Europe.

Le pessimisme apparaît particulièrement grand en France, en Allemagne, en Belgique, au Luxembourg, en Autriche, en Espagne, au Portugal et en Hongrie", constate cette étude, révélée lundi par le quotidien La Libre Belgique.

Réalisée en juin 2005, dans la foulée des "non" français et néerlandais au référendum sur la Constitution européenne et dans un contexte de croissance en panne, l'étude voulait connaître "les attitudes des citoyens à l'égard du projet de relance de la stratégie de Lisbonne".

Cette stratégie -- "dont pratiquement personne n'a jamais entendu parler" selon le rapport -- vise à améliorer la compétitivité de l'UE via notamment les investissements dans la recherche ou le recul de l'âge de la retraite.

"L'ouverture des frontières, la mondialisation et l'instauration d’un libéralisme qui apparaît comme débridé sont causes de vives préoccupations, voire d’angoisses".

Si ces craintes sont "omniprésentes" chez les citoyens des anciens Etats membres, elles ne sont pas absentes dans les nouveaux, "où l’on s’inquiète en outre de voir l’économie nationale tomber entre les mains de groupes étrangers".

>>> PRIX DU GAZ :

Les distributeurs locaux de gaz, qui fournissent en France quelque 500 000 clients pourront augmenter leurs prix au 1er janvier 2006, contrairement à Gaz de France qui n’augmentera pas ses tarifs jusqu’à fin mars, confirmé le Ministère de l’Economie.

Sur les 21 entreprises locales de distribution existant en France, 14 d’entre elles ont déjà transmis à Bercy une demande de hausse allant de 5% à 10%.

Les sept autres distributeurs devraient déposer leur demande dans les jours à venir.

Bien entendu, l’indice d’augmentation du coût de la vie, n’en tiendra aucun compte.

>>> STOCK OPTIONS :

La fin de l’année 2005 a fait des heureux chez les patrons titulaires de stock options.

Avec le boom du CAC 40, les stocks options souscrites au début 2000, quand les prix des actions étaient au plus bas, se sont vendues à prix d’or.

En tête du tableau des gagnants du gros lot figure Michel PEBEREAU, le Président de BNP Paribas.

Avec la cession de ses 56 242 actions, le banquier a enregistré une plus value de 2,7 millions d’euros. Un joli bonus sur une rémunération annuelle de 1,9 millions.

Merci pour lui et on est prié d’applaudir l’exploit !

>>> PRIVATISATIONS :

Les 5 millions de petits porteurs qui ont acheté des titres EDF ont rapidement déchanté. Ne leur avait-on pas fait miroiter les gains affriolants de l’action Gaz de France qui a, effectivement, gagné 20% dès son premier jour de cotation ?

En fait sa valeur avait été sous évaluée pour assurer le succès. Cette fois, Bercy a été gourmand, et a placé la barre un peu haute, 32 euros l’action.

Résultat l’action est tombée à près de 30 euros avant de remonter sous l’effet de la confirmation de futurs «licenciements boursiers».

Soulagement à Bercy, où l’on a préféré assumer l’impopularité des réductions d’effectifs plutôt que d’affronter le mécontentement des petits porteurs auprès desquels la presse économique et surtout leurs banquiers commissionnés (jusqu’à 15 euros par souscripteur) avait vanté les mérites de l’opération.

>>> ACTUALITÉ :

L’élément dominant de l’actualité de ces derniers jours a été la négociation de la convention d’assurance-chômage dénommée convention UNEDIC.

Ce processus engagé entre les partenaires sociaux se rapporte à la gestion paritaire du dispositif essentiellement financier de l’assurance chômage pour les années 2006 à 2008. Le déficit actuel de 14 milliards d’euros conduisait naturellement à la difficulté d’aboutir.

Les volte-face du MEDEF, particulièrement sur les cotisations patronales, ont aussi pollué le débat. FO a décidé de ne pas accepter cette nouvelle convention.

C’est un choix démocratique syndical et social totalement justifié. Il est toujours possible de le contester mais négocier c’est accepter des compromis non de baisser la tête. Jean-Claude MAILLY souligne l’exigence du réformisme militant, il a raison.

De ce fait, l’abandon d’une revendication forte, au prétexte de l’obtention de certains points plus mineurs n’est pas acceptable. Par ailleurs, le contexte général et relationnel entre employeurs et salariés ne conduit pas à priori à installer la confiance.

>>> MÊME PUNITION, MÊME MOTIF (retraites RATP) :

Au 1er janvier 2006, le régime spécial de retraite de la régie autonome des transports parisiens (RATP) sera adossé à CNAV (Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse).

Cinq décrets fixent les modalités juridiques de cet adossement qui n’entraîne aucune modification dans les droits à retraite des agents.

Afin que l’opération n’occasionne pas de charge financière supplémentaire pour la CNAV, l’état doit verser à la caisse une soulte de 700 millions d’euros.

A titre transitoire, une nouvelle caisse de retraite du personnel est instituée entre janvier et mars 2006.

A compter du 1er janvier 2006, la cotisation salariale est portée de 7,85% à 12%, cette hausse devant être compensée par une augmentation salariale des agents pour n’avoir aucun impact sur la fiche de paye.

La cotisation patronale passe elle de 15,34 à 18%. Ces cotisations sont assises sur la rémunération statutaire, le 13ème mois et le 13ème partiel, les allocations pour travail de nuit tardif ou matinal-minuit et les allocations complémentaires de nuit (liaisons sociales).

Ce dispositif est identique à celui mis en œuvre à EDF avant sa privatisation et casse le lien qui unissait les inactifs à l’entreprise.

De quoi se méfier et se bouger …

>>> RETRAITE :

La discussion du projet de loi de finances pour 2006 dont le vote est programmé au sénat, s’est achevée de manière inattendue par un débat sur les régimes spéciaux de retraite, auxquels «il faudra un jour ou l’autre s’atteler» a claironné le ministre délégué au budget Jean-François COPE.

Le débat a été lancé par le président de la Commission des Affaires Sociales Nicolas About (UDF Yvelines) qui a déposé un amendement proposant l’affiliation au régime général de la Sécurité Sociale, pour le risque vieillesse, à compter du 31 décembre 2006, des salariés de la SNCF, de la RATP, d’EDF, de GDF, de la Banque de France etc…

«Tous ces régimes de retraite spéciaux sont caractérisés par une insuffisance structurelle de financement qui n’est compensée que par la mise à contribution des autres assurés sociaux, par le jeu des mécanismes de compensation démographique, et des contribuables, par le biais des subventions d’équilibres versées par l’Etat» a fait valoir Mr ABOUT.

L’origine de ces problèmes de financements réside moins dans des facteurs strictement démographiques que dans un niveau de prestations très supérieur à celui du régime général. Les départs précoces, en particulier, présentent un coût très élevé a-t-il ajouté.

Déplorant que les régimes spéciaux soient «restés à l’écart des réformes des retraites de 1993 et 2003». Monsieur ABOUT qui s’exprimait au nom de son groupe, a souligné que «dans un souci de justice et d’équité», il ne s’agissait que de «fermer l’accès des principaux régimes spéciaux aux nouveaux entrants, à compter du 31 décembre 2006».

Monsieur COPE lui a donné acte mais l’a aussi averti, lui rappelant les difficultés rencontrées en 1995 par le Premier Ministre Alain JUPPE. «Là, il faudra que personne ne manque à l’appel».

>>> RETRAITE (bis) :

Malgré les mécanismes de redistribution importants mis en œuvre au bénéfice des femmes au sein des régimes de retraite, les écarts de niveaux de pension entre hommes et femmes restent élevés constate le Conseil d’Orientation des retraites (COR).

Dans un document diffusé lors du colloque sur la «recherche de l’égalité entre hommes et femmes», le COR, indique qu’en 2001 les femmes retraitées de 60 ans et plus, percevaient une pension totale mensuelle égale à 848 euros, inférieure de 42% à celle des hommes (1461 euros mensuels).

>>> FOND DE RÉSERVE DES RETRAITES (FRR) :

Si l’on en croit une récente étude publiée par la caisse des dépôts et consignation sur la situation en 2004 des différents fonds de réserves (FRR) mis en place dans les pays industrialisés pour conforter l’avenir des régimes de retraite, le FRR français accumule surtout du retard.

Techniquement, ces fonds ont pour objectif de faire face à la hausse prévisible des prestations de retraites liées au vieillissement de la population, en «lissant» l’augmentation progressive des cotisations de retraite.

Jusqu’au milieu des années 90, seuls quelques pays (Etats-Unis, Japon, Canada, Suède et Finlande) avaient mis en place de tels dispositifs pour protéger leurs régimes de retraite par répartition. Leur exemple a été suivi, plus récemment, par d’autres pays, notamment européens (Belgique, Irlande, France, Espagne, Portugal et Pays-Bas).

Créé en 1999, le fonds de réserve des retraites (FRR) a été conçu pour recueillir près de 150 milliards d’euros de réserves à l’horizon 2020.

Or, l’objectif fixé est loin d’être atteint.

En quatre ans, moins de 20 milliards d’euros (19,2 exactement) y ont été placés. A ce rythme là, le fonds de réserve aura accumulé au mieux 100 milliards en 2020.

Avec 2,2% du PIB national mis en réserve, la France se situe par ailleurs en queue de peloton.

>>> EMPLOI DES CADRES :

70% des cadres suivis par l’APEC (Association pour l’Emploi des Cadres) dans le cadre de leur projet d’action personnalisé (PAP) ont retrouvé un emploi dans les douze mois qui ont suivi.

En 2005, l’APEC a accompagné 37 000 cadres en recherche d’emploi dans la mise en œuvre de leur PAP.

Le taux de retour en activité atteint 76% pour les moins de 30 ans.

Pour les plus de 40 ans le délai bien que «plus important» est en «nette amélioration», 44% des cadres appartenant à la tranche d’âge des 40–49 ans on retrouvé une activité entre octobre 2004 et octobre 2005, soit 7 points de plus qu’un an auparavant.

Chez les 50-54 ans le taux de retour à l’emploi est passé de 22% à 43% sur la même période.

>>> BIT :

Le rapport annuel du BIT sur l’emploi indique que le chômage continue à augmenter, et que les jeunes représentent dorénavant la moitié des sans emploi.

Le nombre de personnes sans emploi dans le monde a atteint de nouveaux sommets en 2005, la croissance économique actuelle ne suffisant pas à compenser l’augmentation de la population à la recherche d’un emploi en particulier au sein de la toujours plus nombreuse légion des jeunes sans emploi, a déclaré le Bureau International du Travail (BIT) dans son rapport annuel sur les tendances de l’emploi dans le monde qui vient d’être publié.





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