24 janvier 2006

 

DERNIERE .... URGENT .... DERNIERE .... URGENT ....


Déclaration des organisations étudiantes et lycéennes
et des organisations syndicales de salariés :
UNEF, UNL, CFDT, CFTC, CGT, CGT-FO, FSU, UNSA


Réunies le 24 janvier 2006, ces organisations ont confronté leurs analyses sur les dernières décisions gouvernementales relatives à l’emploi des jeunes, décisions annoncées brutalement au mépris de toute concertation.

Elles ont toutes confirmé leur opposition au projet de Contrat Première Embauche (suite du CNE).

La discrimination à l’encontre des jeunes, l’aggravation de la précarité pour tous les salariés qu’il entraîne, imposent une première action.

C’est pourquoi, elles appellent leurs structures locales
à des manifestations communes,

le 7 février 2006,

sur un seul mot d’ordre :

RETRAIT DU CPE !

L’ensemble des organisations présentes appelle toutes les organisations syndicales de salariés, d’étudiants et de lycéens à renforcer par leur présence et leur appel cette journée de mobilisation et d’action.

Dès aujourd’hui et notamment, le 31 janvier, début de l’examen en première lecture du projet de CPE par l’Assemblée Nationale, les organisations syndicales de salariés, d’étudiants et de lycéens mèneront des actions de sensibilisation pour réussir les manifestations du 7 février 2006.

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Edito de FOH en date du 25 janvier 2006

Indispensable riposte

L’annonce par le gouvernement de la mise en place du CPE (Contrat première embauche) pose deux problèmes de méthode et une question de fond.

Premier problème de méthode: comme pour le CNE annoncé en juin 2005, le gouvernement a procédé sans consultation des interlocuteurs sociaux. Nous n’avons été prévenus que deux heures avant.

C’est : je décide puis ils (les ministres) consultent. Mais on imagine mal un ministre remettre en cause ce que le premier d’entre eux a décidé. Nous l’avons vu avec le CNE.

Le gouvernement avait, par ailleurs, pris l’engagement d’évaluer le CNE avant d’y toucher d’une manière ou d’une autre.

Or personne n’a, aujourd’hui, une évaluation précise du CNE. Les chiffres annoncés (280 000) sont contestés car non fiables. Il s’agit notamment d’intentions d’embauches !

Aucune évaluation, en outre, des effets de substitution des CDI (ou CDD) vers le CNE. Difficile encore d’avoir des statistiques sur les entreprises de moins de dix salariés. Ce n’est pas un hasard si le gouvernement, lui-même, utilise comme référence une enquête Fiducial-IFOP menée auprès de trois cents entreprises.

Enfin, que se passe-t-il à l’issue de la période d’essai de deux ans pour celles et ceux qui n’auront pas été virés avant ?

Le CPE est un clone du CNE. Alors que ce dernier concerne tous les salariés pour les embauches dans les entreprises de moins de vingt salariés, le CPE concerne tous les moins de 26 ans quel que soit le niveau de qualification ou de diplôme et quelle que soit la taille de l’entreprise (de la TPE à la multinationale).

Au passage, l’argument gouvernemental principal évoqué au moment du CNE tombe à l’eau. On nous disait qu’il fallait lever un blocage psychologique chez les chefs de petites entreprises qui n’osaient pas embaucher durablement, n’étant pas sûrs du maintien de leur activité. Cette fois, toutes les entreprises sont concernées.

Surtout, comme pour le CNE, c’est la première fois qu’on peut licencier un salarié sans justifier le motif du licenciement, ce qui confère à l’employeur un droit arbitraire.
Imaginons la pression que peut subir, pendant la période d’essai de deux ans, un salarié.

S’il n’accepte pas ce que lui dit l’employeur, la porte est grande ouverte. On nous dit, par ailleurs, que la période d’essai de deux ans sera diminuée des périodes de stages et de CDD dans l’entreprise.

Mais si le jeune salarié a déjà eu un CDD, le CPE n’est plus une première embauche!

De fait, contrairement au discours sur la défense du «modèle social français», le gouvernement s’inspire du modèle anglo-saxon de dérégulation. Rappelons, par exemple, qu’au Royaume-Uni, compte tenu de l’opt out (système dérogatoire à la durée maximale européenne du travail), les candidats à l’embauche n’ont pas le choix: ils acceptent la dérogation ou ils vont voir ailleurs.

Ajoutons, enfin, que le Premier ministre a annoncé la «réforme» du contrat de travail, par exemple en faisant du CNE le contrat unique, ce que réclame déjà le patronat.

Qui plus est, toute embauche de jeune de moins de 26 ans permettra à l’entreprise une exonération totale de cotisations sociales! Que cela soit contradictoire avec l’annonce du président de la République sur la réforme de la cotisation patronale apparaît évident.

Ce CPE introduit une véritable discrimination sur l’âge. Avoir moins de 26 ans justifie un contrat de travail spécifique.

In fine, ce CPE n’est rien d’autre qu’un «contrat pour l’employeur» ou un «contrat précaire étudiants».

Cette semaine, au siège de Force Ouvrière, les confédérations syndicales et les organisations étudiantes se réuniront pour envisager une riposte. Celle-ci est indispensable.

Derrière le CNE et le CPE, c’est la nature du contrat de travail qui est en cause et derrière lui le Code du travail. La justification de l’existence de ce dernier est d’accorder des droits au salarié pour faire contrepoids au pouvoir de l’employeur. Dans l’entreprise, salarié et employeur ne sont pas en situation d’égalité, comme deux citoyens dans le Code civil.

Tous les salariés comme tous les chômeurs et jeunes à la recherche d’un emploi sont concernés.
Ensemble, revendiquons le retrait du CPE.

Jean-Claude Mailly





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